Le savoir-faire de l’apiculteur

Pour tous ceux que les abeilles et le monde de la ruche intéressent, voici, un bref compte rendu de la visite du 11 Juin 2016, réalisée en collaboration entre : L’APEC et Salève Vivant

Cette sortie-découverte   a été voulue comme une sensibilisation à la sauvegarde des abeilles, et une découverte de leur rôle dans la biodiversité et le maintien des écosystèmes en tant que pollinisatrices.

Cela va faire cinq visites que l’APEC organise en lien avec la Maison du Salève et sous l’égide de Patrimoine et Environnement, le réseau national auquel l’APEC est adhérente. Même si  pour des raisons de disponibilité d’apiculteur, nous avons dû avancer d’une semaine la date de cette sortie, prévue au départ le 17 Juin, c’est en partenariat avec la Maison du Salève et avec les autres sorties qui ont eu lieu le  weekend prévu que nous l’avons organisée.

Cette année, à la lecture du thème proposé :« Métiers et Savoir–faire » est vite venue l’idée de parler des abeilles et de leurs bergers… Et bien sûr de leurs deux savoir-faire !

L’abeille est l’insecte le plus actif dans la pollinisation, c’est elle qui permet la reproduction de plus de vingt mille espèces de plantes. Sans abeilles, que deviendrait le paysage botanique et alors, de quoi les espèces humaines et animales se nourriraient-elles ? Vous connaissez tous la phrase « Si l’abeille venait à disparaitre, l’homme n’aurait plus que quelques années à vivre. » (citation attribuée ou non à Einstein). Ce qui est prouvé, en tout cas, c’est que l’abeille est un marqueur de l’état de notre biodiversité.

APEC et SALEVE VIVANT, pourquoi cette collaboration pour la sensibilisation et la sauvegarde des abeilles ? C’est le résultat de liens tissés avec d’une part, le projet-visite de l’APEC initialement prévu et, d’autre part, les ateliers participatifs de Salève Vivant. Ainsi que la volonté de mettre nos actions en commun afin d’être plus forts pour ce projet ambitieux. Si ce 11 Juin 2016  on a parlé de savoir-faire et de métier, c’est que l’apiculture ne laisse pas place à l’à peu prés.
Tout d’abord, nous remercions vivement, les deux apiculteurs qui étaient présents pour partager avec nous leur passion pour les abeilles et leur rucher. Victorine Castex,  apicultrice professionnelle responsable d’ associations de protection des abeilles (http://www.­abeilles-­idapi.­fr  et  http://www.beeotop.ch/)et  doctorante à l’université de Genève,  Pascal Bouleau, collongeois, enseignant et apiculteur  par plaisir. Merci aussi à deux autres apiculteurs, Mr Millet, biologiste de formation qui a tout lâché pour devenir apiculteur professionnel. Basé à Collonges, il est apiculteur transhumant, on peut acheter son miel à son adresse chemin de la Diotiére. Très pris par son métier, il n’a pas pu être présent mais notre groupe pourra prendre contact avec lui si besoin. Mr Eiger, aussi absent, collongeois retraité en deuxième année d’apprentissage du métier, à l’école de l’Abeille du Salève, qui veut commencer un petit rucher sur Collonges (2 ou 3 ruches) et qui cherche un terrain adéquat. Il partagera volontiers avec des intéressé(e)s ses connaissances toutes nouvelles et ses débuts dans le métier.

Quatre « sortes d’apiculteurs » mais toujours le même « savoir-faire d’un métier »

Tout d’abord, c’est Victorine qui a fait en salle une présentation plus théorique avec une ruche pédagogique. Ensuite, Pascal nous a emmenés visiter son rucher.  Sur place, pendant que de petits groupes s’approchaient des ruches, les organisateurs ont expliqué plus longuement aux autres participants la finalité de cette visite. Autour d’un pot, ils ont parlé plus généralement de leurs activités respectives. Cette action est le début d’un projet de rucher à partager, de recherches de terrains communaux ou privés pour installer des ruches et, si vous souhaitez rejoindre ce groupe en tant que volontaire sur le terrain, petite main ponctuelle, coordinateur/trice ou conseiller/ère ou prêteur de terrains, contacter nous : bureau@apec-collonges.net

Les photographies de la rencontre restituent bien le bon moment d’échange et se passent de commentaires

Et pour finir, merci au Petit Théâtre du Salève pour nous avoir facilité l’accès de cette salle dite du « Fer à Cheval » cela va nous permettre un petit clin d’œil historique. Vous le savez cette salle anciennement appelée « La Tempérance » a été construite en 1906 par la famille De Beaumont puis elle a été offerte par les familles De Beaumont-Franzoni-Boissier à la commune en Avril 1933 pour servir de lieu de culture et de fraternisation. Les Familles De Beaumont-Franzoni-Boissier sont par le jeu des alliances, de très proches parents de la famille Lullin, une des familles patriciennes des plus influentes de Genève : c’est alors que vient le lien avec notre sujet !

Vers 1780 environ, lorsque la fille unique de Pierre Lullin (syndic de Genève) veut épouser François Huber, un jeune aveugle qui est passionné d’apiculture, elle subit un veto de la part de son père. Mais déterminée et patiente, elle attendra ses 25 ans pour épouser François. Voltaire, un ami du père Huber, relaie même l’histoire de ces amoureux à Mme Necker (mère de Mme de Staël) qui en fait un roman : Delphine… En conclusion, la famille qui a donné à la commune,  la salle où nous avons commencé la visite, est donc apparentée par alliance au « Roi des Abeilles c’est ainsi qu’était nommé François Huber pour son grand apport à l’apiculturehttps://fr.wikipedia.org/wiki/François_Huber

Comme quoi les abeilles mènent à tout. On peut, avec elles, parler d’entomologie, de biodiversité, d’architecture, de vie sociétale, de nourriture,  de cuisine, d’api-thérapie et même par cette anecdote de la petite histoire… et aussi de littérature, car comme tous les métiers, l’apiculture a son parler.  Maintenant va-t-on  savoir si ça bruisse à l’apier,  si la reine boite ou la reine marche avec une canne  et ce que font les filles de la ruche lorsqu’on tient le cadre, devra-t-on viurner et  y aura-t-il un matou ?
Lire :  Le parler des métiers