La renouée du Japon

La Renouée du Japon  est répertoriée comme l’une des plantes les plus envahissantes en Europe occidentale où elle forme des peuplements monospécifiques très étendus le long des routes, des cours d’eau, des lisières de forêts, des friches et des abords des habitations. Elle est de plus en plus fréquente dans notre environnement, à Collonges comme dans nombre de communes savoyardes. Aussi, il est impératif de la connaître pour lutter contre son extension. Originaire d’Asie (Chine, Japon, Corée), cousine de l’Oseille, elle a d’abord été une plante d’ornement dans les jardins.

Voici une  photo de renouée prise à Collonges, lors de la sortie du Nant des moulins, à cette occasion Mikaël d’Anim’nature nous a expliqué les dangers de cette  plante. 

Il est vrai qu’ elles sont belles ces plantes n’est-ce-pas ? Avec leurs grandes feuilles vertes abondantes, leurs tiges rondes, creuses (souvent rouges) ressemblant à des cannes de bambou, leurs grandes fleurs blanches automnales réunies en faisceaux de grappes, leur taille impressionnante… de 1 à 3 mètres … atteinte en quelques semaines ! et enfin, que vous ne voyez pas, leur rhizome souterrain, la seule partie de la plante à subsister durant l’hiver. Cette plante est donc vivace, très vivace ! Et pourtant … il nous faut absolument les combattre ! En effet, une fois installées près de chez nous, elles se propagent à une vitesse folle et prennent la place des autres plantes indigènes. Elles ne sont pas en soi dangereuses pour notre santé (contrairement à d’autres plantes invasives, comme l’Ambroisie ou la Berce du Caucase) mais, avec elles, la biodiversité va se réduire de façon inquiétante. Elles finissent par occuper à elles seules de vastes surfaces au détriment des espèces locales.

POURQUOI SONT-ELLES HAUTEMENT INVASIVES ET NÉFASTES À L’ENVIRONNEMENT ?

  • Sur place, leurs rhizomes traçants (dont le réseau croît d’environ 8 cm/j et peut atteindre 20 m de longueur et s’enfoncer jusqu’à 3 m de profondeur!) permettent une repousse massive et rapide en fin d’hiver.
  • Leurs tiges et leurs rhizomes (qui portent des bourgeons sur toute leur longueur) coupés en d’infimes fragments sont capables de redémarrer une nouvelle plante!! Transportés dans d’autres régions (par les machines agricoles, les débrousailleuses, lors des ménagements de berges de rivières ou naturellement par l’eau, les animaux ou même les hommes qui ne connaissent pas le problème qu’elles représentent).
  • Elles colonisent tous les milieux : bords des routes, prairies, sous-bois , jardins et surtout les bords des cours d’eau (les bords du Rhône, du Fier, du Borne, par exemple, sont actuellement partiellement envahis de Renouées). Leurs graines, souvent stériles, ne participent en principe pas à leur dispersion.
  • Il y a des Renouées le long de la route des Vignes à Collonges et le bord de la route nationale Collonges-Annemasse
  • De plus, les rhizomes produisent des substances toxiques qui repoussent les autres plantes..
  • En conséquence, la biodiversité végétale locale est très nettement réduite, les plantes indigènes disparaissant au profit de la Renouée qui occupera tout l’espace. Une étude menée en Europe centrale a montré une baisse moyenne de 73 % du nombre des espèces végétales des sites envahis par rapport aux sites non envahis d’un même habitat.
  • En conséquence, la chaîne alimentaire se réduit drastiquement, la faune animale s’appauvrit. On a calculé une baisse de la population des invertébrés allant jusqu’à 65 %.
  • Elles déstabilisent les sols donc accélèrent l’érosion (très problématique en bord de rivières).
  • Article de presse relatif aux plantes invasives
  • QUE FAIRE SI VOUS LES DÉTECTEZ PRÈS DE CHEZ VOUS ?
  • Si vous êtes concernés, dès leur première apparition, il faut les ARRACHER, surtout les rhizomes, et les BRÛLER ! Informez également la mairie. Si l’envahissement a déjà pris de l’ampleur, le problème de leur élimination devient très complexe … 10 à 12 coupes par année ! et pendant plusieurs années ! La FRAPNA expérimente des actions pour leur éradication. Des chantiers d’arrachage (suivi d’incinération de toutes les parties de la plante), mise en place de géotextiles le long de rivières, utilisation de concasseurs de rhizomes, plantation de boutures de saules, réunions de sensibilisation du public, cartographie, inventaires des espèces invasives … Les herbicides , en raison de leur impact néfaste sur la faune et la flore, ne sont pas autorisés (d’ailleurs, elles peuvent même lutter contre les herbicides courants). Pour plus d’informations et de conseils :
  • Vous l’avez compris, une fois installées, impossible de les déloger, ni de les empêcher de migrer ailleurs !
  • faites donc une visite sur le site de la FRAPNA.
  • Visitez ce site dédié à la renouée conçu par la FRAPNA.
  • Consultez le guide des plantes invasives chez Belin qui est fort intéressant.